Bonsoir,
Je viens de tomber par un grand hasard sur ce poème glané sur le site krapooarboricole.wordpress.com .
Katia Plékhoff
Le vieil arbre et le jardinier
Un jardinier, dans son jardin,
avoit un vieux arbre stérile ;
c’étoit un grand poirier qui jadis fut fertile :
mais il avoit vieilli, tel est notre destin.
avoit un vieux arbre stérile ;
c’étoit un grand poirier qui jadis fut fertile :
mais il avoit vieilli, tel est notre destin.
Le jardinier ingrat veut l’abattre un matin ;
le voilà qui prend sa cognée.
Au premier coup l’arbre lui dit :
respecte mon grand âge, et souviens-toi du fruit
que je t’ai donné chaque année.
le voilà qui prend sa cognée.
Au premier coup l’arbre lui dit :
respecte mon grand âge, et souviens-toi du fruit
que je t’ai donné chaque année.
La mort va me saisir, je n’ai plus qu’un instant,
n’assassine pas un mourant
qui fut ton bienfaiteur. Je te coupe avec peine,
répond le jardinier ; mais j’ai besoin de bois.
n’assassine pas un mourant
qui fut ton bienfaiteur. Je te coupe avec peine,
répond le jardinier ; mais j’ai besoin de bois.
Alors, gazouillant à la fois,
de rossignols une centaine
s’écrie : épargne-le, nous n’avons plus que lui :
lorsque ta femme vient s’asseoir sous son ombrage,
nous la réjouissons par notre doux ramage ;
elle est seule souvent, nous charmons son ennui.
de rossignols une centaine
s’écrie : épargne-le, nous n’avons plus que lui :
lorsque ta femme vient s’asseoir sous son ombrage,
nous la réjouissons par notre doux ramage ;
elle est seule souvent, nous charmons son ennui.
Le jardinier les chasse et rit de leur requête ;
il frappe un second coup. D’abeilles un essaim
sort aussitôt du tronc, en lui disant : arrête,
écoute-nous, homme inhumain :
si tu nous laisses cet asyle,
chaque jour nous te donnerons
un miel délicieux dont tu peux à la ville
porter et vendre les rayons :
cela te touche-t-il ? J’ en pleure de tendresse,
répond l’avare jardinier :
eh ! Que ne dois-je pas à ce pauvre poirier
qui m’a nourri dans sa jeunesse ?
il frappe un second coup. D’abeilles un essaim
sort aussitôt du tronc, en lui disant : arrête,
écoute-nous, homme inhumain :
si tu nous laisses cet asyle,
chaque jour nous te donnerons
un miel délicieux dont tu peux à la ville
porter et vendre les rayons :
cela te touche-t-il ? J’ en pleure de tendresse,
répond l’avare jardinier :
eh ! Que ne dois-je pas à ce pauvre poirier
qui m’a nourri dans sa jeunesse ?
Ma femme quelquefois
vient ouir ces oiseaux ;
c’en est assez pour moi : qu’ils chantent en repos.
Et vous, qui daignerez augmenter mon aisance,
je veux pour vous de fleurs semer tout ce canton.
c’en est assez pour moi : qu’ils chantent en repos.
Et vous, qui daignerez augmenter mon aisance,
je veux pour vous de fleurs semer tout ce canton.
Cela dit, il s’en va, sûr de sa récompense,
et laisse vivre le vieux tronc.
et laisse vivre le vieux tronc.
Comptez sur la reconnoissance
quand l’intérêt vous en répond.
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quand l’intérêt vous en répond.
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Une fable de Jean-Pierre Claris de Florian (1755 - 1794)
Joli poème que je ne connaissais pas!
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